Fiche bleue / violette

Si Ohriel avait toujours vu Köl, dans les peu de temps qu'ils avaient pu passer ensemble et qui avaient pourtant été si enrichissants, comme une mère, il était bien loin, le gamin naïf dont la changeforme prenait soin. Aujourd'hui, le triton était plus grand, plus mûr, plus fort. Si autrefois c'était elle qui enlaçait sa petite forme chétive en caressant ses cheveux, c'était à son tour de s'assurer de la santé de la femme, observant ses traits et l'écoutant murmurer des paroles sans queue ni tête qui commençaient à lui faire penser qu'il devait la garder éveiller aussi longtemps que possible s'il ne voulait pas qu'elle tombe dans la folie. Il lui caressa à son tour la tête pour ôter de son visage toute mèche de cheveux gênant sa vue globale sur le faciès de Köl, et souffla légèrement. Un assassin? Qui voudrait donc la tuer? Il n'était pas au courant de tous ses maux, problèmes et mésaventures, mais il doutait sérieusement qu'elle représente un réel danger pour bon nombre de gens. Cependant, il ne se prononça pas et chercha à la calmer un peu. "Je vois. Eh bien on peut dire que tu es plutôt chanceuse, si il n'a pas réussi à te tuer. Non?" Voir le positif dans une telle situation était compliqué. Surtout en sentant trembler la figure de la femme entre ses mains.

Ce fut finalement quand elle lui tendit la bourse qu'il la saisit, presque prêt à protester pour ses dernières paroles, mais ayant le vague souvenir d'une Köl insistant lourdement pour parvenir à ses besoins. Et elle n'était pas en état de s'énerver sans perdre ses forces. "Essaye de rester éveillée, d'accord?" Il planta un instant son regard dans le sien avant de faire demi-tour et sortir de la pièce, donnant quelques indications à la fille qu'avait mentionné Köl, avant de se rendre au comptoir de l'homme qui l'examina de la tête aux pieds. Il posa quelques pièces sur le comptoir avec un petit supplément, connaissant ce type de personne. "Évite de répandre la nouvelle dans tout le quartier en quelque secondes." Il n'avait pas envie que quelqu'un, apprenant la détresse de son amie, ne vienne l'achever. Alors il planta son regard dans celui de l'aubergiste en se penchant un peu, avant de finalement retourner dans sa chambre. Il s'installa aux pieds de la chamane, observant ses traits un instant. "C'est bon, j'ai envoyé quelqu'un. Tu veux m'expliquer comment ça s'est passé? Ou te reposer un peu?"